Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.
Le Trump Flop
La marée du Trump Trade se retire encore un peu plus cette semaine, sans pour autant permettre, à ce stade, de distinguer qui se baigne nu. Un petit clin d’œil à Warren Buffett, à l’origine de cet adage boursier, qui, cette semaine, a fait passer un message subtil au président américain, l’appelant à la sagesse et à la vigilance.
Les indices américains ont majoritairement reculé de manière marquée : le S&P 500 a abandonné plus de 3 %, tandis que le Nasdaq et le Russell 2000 (qui représente les valeurs des petites entreprises aux États-Unis) ont cédé plus de 6 %.
L’euphorie qui avait gagné les investisseurs à la suite de la réélection de Donald Trump s’est évaporée, laissant place à une réalité où le nouveau président, surpuissant et décomplexé, plonge les marchés dans l’incertitude.
Les Sept Magnifiques, qui en 2024 affichaient une performance insolente de 65 % en moyenne, sont en recul de 6,5 % depuis le début de l’année.
Même la star de la tech Nvidia qui en dépit de résultats exponentiels publiés jeudi dernier a vu son cours de bourse dévissé de quasiment 9 % à la clôture.
Le concepteur de puces électroniques a enregistré un bénéfice net de 22 milliards de dollars au cours du dernier trimestre et prévoit une croissance de son chiffre d’affaires à 43 milliards pour le trimestre en cours. Nonobstant ces excellents résultats, l’exigence des investisseurs a retenu que la marge brute serait en léger recul de 2,5 %.
Le groupe de Santa Clara (Californie), véritable baromètre des marchés, était très attendu après l’irruption soudaine du challenger low cost Deep Seek il y a un mois, qui avait fait perdre 600 milliards de capitalisation à Nvidia en une seule séance.
L’arrivée de cet agent conversationnel chinois pourrait rebattre les cartes grâce à sa production moins énergivore en centres de données, attirant potentiellement les clients privilégiés de Nvidia tels qu’Amazon, Oracle et Alphabet. Comme chaque semaine, je vous propose de parler des droits de douane, fil rouge de cette première partie de mandat de Donald Trump. Après avoir accordé un sursis au Mexique et au Canada, ceux-ci devraient entrer en vigueur dès mardi.
Le suspense demeure quant au seuil : après avoir annoncé 25 %, il se pourrait que le président se montre plus clément en abaissant ce taux à 10 %, prenant en considération les efforts des deux pays pour lutter contre la propagation du fentanyl sur le territoire américain. Mercredi dernier, c’était au tour du Vieux Continent de recevoir ce qui lui avait été promis par la nouvelle administration américaine en matière de taxation à l’importation : 25 % également !
Une "juste récompense" pour l’Union européenne, que le président américain estime avoir été formé pour "emmerder les États-Unis". L’Union européenne a déjà annoncé qu’elle répliquerait en activant son nouveau règlement anti-coercition. Vendredi les chiffres de l’inflation ont été plutôt bien accueillis. Les prix à la consommation aux États-Unis se sont établis à 2,5 % en rythme annuel sur janvier, soit 0,1 % de moins qu’en décembre.
Quant à l’indice core (hors énergie et produits alimentaires), il a progressé de 2,6 %, contre 2,8 % le mois précédent. Enfin, l’actualité géopolitique a été marquée par le sermon lunaire de JD Vance et du président américain à l’égard de Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, réaménagé en cour martiale, où le costume trois-pièces était fortement recommandé.
Ce cataclysme politique creuse le fossé entre les deux rives de l’Atlantique et ouvre la voie à un nouvel ordre mondial, dans lequel l’Europe devra se passer du parapluie américain en renforçant sa défense, avec la perspective de dépenses militaires qui pourraient impacter l’endettement des États.
- Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.
DISCLAIMERS
(1) Produits fermés à la commercialisation.Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
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