Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.
Buy in May and Stay
Chaque année en mai, revient l’adage boursier : « Sell in May and go away », qui suggère de vendre ses actions au printemps, période jugée historiquement moins favorable que celle de novembre à avril.
Cette citation trouve son origine à la Bourse de Londres, dans sa version complète :
“Sell in May and go away, come back on St. Leger’s Day”, en référence à la course hippique de St. Leger, organisée chaque septembre. À l’époque, les investisseurs londoniens, souvent aristocrates, quittaient la ville pour l’été après avoir vendu leurs actifs, avant de revenir à l’automne.
On aurait pu avancer l’adage d’un mois, après le Liberation Day, et se donner rendez-vous le 9 juillet, fin de la période de négociation sur les droits de douane. Mais c’était sans compter sur le caractère impétueux et versatile du président américain, qui aura offert au S&P 500 sa meilleure performance mensuelle depuis 1990 : +6,2 % en mai, clôturant à 5 911,69 points.
L’imprévisibilité de Donald Trump en matière de politique commerciale avec des annonces percutantes suivies de reculs face aux réactions du marché a donné naissance à une nouvelle stratégie financière : le Taco Trade, dit autrement : Trump finit toujours par se dégonfler.
Le Taco Trade, c’est l’art d’acheter quand Trump menace, en pariant qu’il n’ira pas jusqu’au bout. Les investisseurs ont progressivement intégré ce schéma récurrent, à la suite des nombreux rétropédalages du président envers ses partenaires commerciaux.
Exemple 1 : La Chine
Février : Trump rouvre le conflit avec Pékin en imposant 10 % de droits de douane sur toutes les importations chinoises.
Mars–avril : La surenchère s’accélère. Les tarifs montent jusqu’à 145 % côté américain, 125 % côté chinois, visant énergie, agriculture, machines et technologies ,ces mesures provoquent une forte volatilité et une chute temporaire des marchés en avril.
Mai : tentative de désescalade. À Genève, un accord temporaire est signé pour une durée de 90 jours : Les États-Unis abaissent leurs droits de 145 % à 30 %,La Chine passe de 125 % à 10 % ,les bourses rebondissent à l’instar du Nasdaq Composite : +9,6 %, atteignant 19 113,77 points, porté par les valeurs technologiques et l’IA.
Exemple 2 : l'Union européenne
Février–mars 2025 : premières mesures protectionnistes
- 10 février : droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium européens
- 26 février : extension à l’ensemble des produits européens
- 2 avril (Liberation Day) : nouveaux droits de 20 % sur toutes les importations européennes
Avril : premières concessions
- 9 avril : suspension des droits réciproques pour 90 jours (hors Chine)
- 15 avril : l’UE suspend ses contre-mesures prévues sur 21 milliards d’euros
Mai : menace puis volte-face
- 23 mai : Trump annonce des droits de 50 % à partir du 1er juin
- 25 mai : après un appel avec Ursula von der Leyen, Trump reporte la mesure au 9 juillet
Le marché comprend que Trump utilise fréquemment des annonces choc pour peser dans les négociations, mais recule souvent face aux conséquences économiques ou diplomatiques.
Le TACO Trade exploite ces creux provoqués par les menaces, mais cette stratégie n’est pas sans risque : elle repose sur un comportement politique instable, difficilement prévisible et ne protège pas contre un vrai durcissement des relations commerciales.
La patience en bourse est l’une des vertus clés des investisseurs à succès, incarnée notamment par Warren Buffett avec une citation de circonstance: “the stock market is a device for transferring money from the impatient to the patient » : « La bourse est un mécanisme qui transfère l’argent des impatients vers les patients ».
La banque centrale américaine faisant figure de baromètre des marchés financiers, la publication vendredi dernier de l’indice PCE était donc très attendu dans l’anticipation de la trajectoire de la future politique monétaire
L’Inflation globale (PCE) est ressorti à +0,1 % sur le mois d’avril, portant l’inflation annuelle à 2,1 %, son niveau le plus bas depuis la pandémie.
L’ Inflation sous-jacente (PCE core qui exclu les prix de l’énergie et de l’alimentaire )la donnée la plus influente sur la politique monétaire de la FED a atteint son niveau le plus bas depuis mars 2021 à 2.5% en taux annuel contre 2,7 en mars dernier .
Cette décélération de l’inflation est perçue positivement par les marchés et pourrait renforcer les attentes de baisses de taux d’intérêt par la Réserve fédérale dans les mois à venir.
Cependant, les tensions commerciales persistantes, notamment les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, pourraient inverser cette tendance en augmentant les prix à la consommation et conforter la prudence de Jerome Powel.
Goldman Sachs prévoit que l’inflation sous-jacente pourrait atteindre 3,6 % d’ici la fin de l’année, en raison de ces tensions commerciales.
Bonne semaine à toutes et tous !
- Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.
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