Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.
Un tweet, trois frappes, un rallye
Il a allumé la mèche, puis éteint l’incendie, tout en réclamant les félicitations pour avoir sauvé la maison. Trump a sorti son costume de pyromane-pompier et ça lui a plutôt bien réussi.
Le 21 juin, il autorise une frappe chirurgicale sur les sites nucléaires iraniens. Trois jours plus tard, il s’improvise artisan de la paix en négociant un cessez-le-feu via le Qatar. Résultat ? Une crise évitée, une image redorée, et un S&P qui flirte avec les sommets… le tout en moins d’une semaine.
L'annonce du cessez-le-feu a été fait en direct sur Fox News, avec une mise en scène bien calibrée : drapeau américain, ton grave, posture présidentielle.
À croire que Trump maîtrise la géopolitique comme une émission de téléréalité : avec du suspense, des coups d’éclat… et un final qui fait grimper l’audience.
Le président américain a su à la fois écraser les voix isolationnistes de son propre camp, tout en ralliant les faucons républicains, se présentant comme le seul leader capable de faire plier l’Iran sans envoyer de troupes au sol, un contraste direct avec les présidents passés.
On peut donc respirer, mais nous sommes passés à un doigt d’un scénario apocalyptique : nous apprenons par JD Vance que Donald Trump a pressé le fameux bouton rouge du Bureau ovale, sous les yeux effarés du vice-président, qui a découvert, soulagé mais incrédule, qu’il ne lançait pas une salve nucléaire, mais commandait une canette de soda.
Vidéo ici : https://www.youtube.com/watch?v=tkZrTWWdNS0
Plus de peur que de mal : ce n’était qu’un Coca. Nous voilà donc pleinement rassurés sur le sérieux de nos dirigeants.
Il n’en fallait donc pas moins pour que les indices reprennent de la hauteur. Le S&P 500 a grimpé d’environ 3,4 % sur la semaine, atteignant un nouveau record de clôture tout comme le Nasdaq Composite, porté par ses sept magnifiques : Apple (AAPL), Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta Platforms et Tesla, qui a bondi de 4,2 %.
En Europe, les indices ont également progressé, mais de manière plus mesurée. Le DAX allemand a signé la meilleure performance du Vieux Continent avec +2,9 %, tandis que le CAC 40 a avancé d’environ +1,3 % à +1,5 % sur la semaine.
Les prix du pétrole ont quant à eux plongé d’environ 12 % en l’espace d’une semaine, conséquence d’une détente géopolitique brutale. La désescalade a éclipsé les fondamentaux de marché, laissant place à une correction rapide, presque mécanique.
Preuve de la diminution du stress des marchés : l’indice VIX (indice de volatilité implicite du marché américain), plus communément appelé l’indice de la peur, a chuté de –22,8 % sur 5 jours de bourse, témoignant du soulagement des investisseurs.
De son côté, le métal jaune a reculé de 2,3 %, les actifs risqués étant devenus plus attractifs.
Le retour au centre des préoccupations : les droits de douane
Le calme revenu au Moyen-Orient, les marchés tournent déjà leurs jumelles vers la nouvelle ligne de front : les droits de douane, version 2025.
Le 9 juillet, c’est la date fatidique : fin de la suspension temporaire des surtaxes américaines contre la Chine. Trump souffle le chaud et le froid. Il pourrait les réactiver, « sauf si tout se passe très bien » (traduction : personne ne sait ce que ça veut dire).
Les investisseurs retiennent leur souffle, les entreprises leur logistique, et le consommateur américain… son porte-monnaie.
Les risques de recul brutal subsistent si le 9 juillet marque un retour à des tensions fortes : rappelons le choc de -10 % en deux jours début avril, après l’annonce des droits de douane.
À l’inverse, une série d’accords (avec la Chine, le Royaume-Uni, le Canada, la Suisse, etc.) pourrait prolonger la pause tarifaire et soutenir les marchés, au moins temporairement.
Par ailleurs, le meilleur ami de Donald Trump, Jerome Powell, a averti que les nouvelles taxes pourraient pousser l’inflation à la hausse, et qu’il est « trop tôt pour juger » de la nécessité d’un assouplissement.
Selon lui, les surtaxes instaurées impactent désormais les prix à la consommation via des effets différés pouvant durer plusieurs mois, raison pour laquelle il préfère attendre la clarté des données économiques avant toute décision.
Cette posture a donné naissance à un nouveau fantasme présidentiel : faute de pouvoir limoger Powell, Trump rêverait désormais de le voir claquer la porte.
"J'adorerais qu'il démissionne, il a fait un travail minable", a déclaré Donald Trump, qui a également qualifié Jerome Powell de "stupide".
Seulement, le président de la Fed, Powell, reste droit dans ses bottes et rappelle que l’institution monétaire n’a qu’un seul mandat : préserver la stabilité des prix.
Autrement dit : ce n’est pas parce que Trump appuie sur tous les boutons rouges du Bureau ovale qu’on doit baisser les taux à chaque sursaut de volatilité..
Bonne semaine à toutes et tous !
- Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.
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