Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.
L’instabilité politique déséquilibre le CAC
L’onde de choc provoquée par la dissolution de l’Assemblée Nationale continue de faire trembler la bourse de Paris qui a enregistré son recul le plus important depuis l’arrivée des premiers chars russes en territoire ukrainien.
Le CAC 40 a abandonné 6,3% sur la semaine avec plus 160 milliards de capitalisations qui se sont envolées ! L’hémorragie est encore marquée pour l’indice des small caps françaises (plus sensible aux taux) avec une chute de plus de 11%…
La crainte de voir ressurgir les vieux démons de la crise des dettes souveraines de la zone euro que l’on croyait enfermés dans un sarcophage totalement hermétique a effrayé les investisseurs.
Il est coutume de dire qu’il est important de connaître le passé pour comprendre le présent et préparer l’avenir. En comparant ces deux périodes on retrouve des similitudes troublantes entre les difficultés rencontrées à l’époque par l’État grec et celles que traversent actuellement la France même si les situations restent à plusieurs égards différentes.
En 2010, le gouvernement d’Athènes emmené par le socialiste Georges Papandréou est mobilisé par des problèmes de maintien de l’ordre sans se soucier des mises en garde de la part des agences de notation sur le surendettement de l’État. Face au risque d’une sortie de la zone euro aux conséquences cataclysmiques, les analystes avaient mis en garde contre une hausse potentielle des impayés et du coût du risque pour les banques, qui viendraient plomber les résultats.
14 ans plus tard, l’agence de notation Moody’s s’attend « à une détérioration de la soutenabilité de la dette française » ainsi qu’«un risque accru d’instabilité politique», ce week-end plusieurs manifestations ont eu lieu un peu partout en France contre le Rassemblement National (RN) et les valeurs bancaires ont perdu entre 10 % et 15 % soit leur plus forte baisse depuis la crise des banques régionales américaines en mars 2023.
Les marchés redoutent l’accession au pouvoir des parties d’extrême que ce soit le Rassemblement National ou le nouveau Front populaire composés d’un contingent important de LFI dont les programmes économiques dispendieux feraient plonger nos finances publiques dans un autre monde.
Le Front populaire ayant réussi la prouesse de bâtir en quatre jours un programme économique qui prévoit 50 milliards de hausses d’impôts d’ici l’été avec le retour des cotisations sociales sur l’épargne salariale et les dividendes, l’abrogation de la défiscalisation des heures supplémentaires et enfin une hausse des droits de succession pour le pays champion du monde des impôts selon l’OCDE avec un taux de prélèvement de 46,1% du PIB.
La conséquence a été immédiate sur le marché de la dette : le spread entre le taux de référence le Bund allemand et l’OAT française a franchi les 70 points de base du jamais vu depuis 2017 et les courbes de taux entre la France et le Portugal dont la notation est trois crans en dessous, se sont croisées signifiant que les obligations de Lisbonne sont dorénavant jugées de meilleures qualités que celles de Paris.
Aux États-Unis, on attendait les chiffres de l’indice CPI qui est ressorti légèrement en dessous du consensus des analystes à 3,4% contre 3,5% une bonne nouvelle quelques heures avant le discours de Jérôme Powell à l’occasion de la réunion du FOMC qui a confirmé sans surprise le statu quo sur ses taux directeurs. Les regards se sont portés sur la publication des « dot plots », pour rappel ce graphique illustre l’estimation par chaque membre de la Fed du niveau futur des taux directeurs.
Il est dorénavant attendu une seule baisse de taux pour 2024, mais des signes encourageants pour 2025 et 2026 montrent que les taux américains pourraient atterrir entre 2,5 et 3%. Heureusement il y a toujours l’IA pour donner de l’enthousiasme aux acteurs de marché qui ont pu profiter de gains hebdomadaires sur le Nasdaq de 2,84% et de 1,13 % sur le S&P.
Bonne semaine à toutes et tous !
- Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.
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