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Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.

BILAN DES MARCHES

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Il n’y a que le résultat qui compte

La semaine a été rythmée au fil des publications des résultats semestriels des poids lourds du CAC 40 où le comportement manichéen des acteurs de marchés a d’un côté sanctionné les valeurs du secteur automobile, de la Tech et du luxe, à l’inverse salué les bons résultats de Sanofi, Air Liquide ou encore le leader de la bioanalyse Eurofins Scientific qui a signé la plus belle performance de l’indice parisien sur la semaine à + 10,94 %. En fin de semaine, les chiffres très attendus de l’indice PCE (mesure clé de l'inflation), considérée par la Réserve fédérale (Fed) pour évaluer la stabilité des prix sont ressortis en ligne avec le consensus des analystes à 2,5% en rythme annuel pour juin, en léger repli de 0,1% par rapport au mois précédent.

Le sous-jacent Core qui exclut les prix des aliments et de l’énergie en raison de leur volatilité est resté stable par rapport à mai à 2,6% en rythme annuel de quoi renforcer la conviction dans l’esprit des investisseurs que la Réserve fédérale américaine abaissera ses taux en septembre prochain et aura l’occasion de confirmer cette orientation mercredi prochain.

En France, la cérémonie somptueuse d’ouverture des Jeux olympiques qui a été suivie par 23 millions de téléspectateurs a fait briller Paris de mille feux à l’échelle planétaire faisant oublier l’espace d’un instant les déboires des dernières semaines et du chaos politique post élections législatives. Pourtant le COJOP a eu fort à faire avec de nombreux écueils dans la grande tradition française qui ont commencé vendredi avec le sabotage des lignes ferroviaires bloquant près de 800 000 personnes (l’AFP confirme ce dimanche l’interpellation d’un militant d'ultragauche sur un site SNCF de Seine-Maritime) puis la pluie qui s’est invitée en dernière minute provoquant l’annulation de certaines représentations et enfin c’est notre sujet, l’Union européenne a lancé, hasard du calendrier, le même jour les procédures pour déficits publics excessifs ciblant sept États membres, dont la France.

Certains(es) ont profité de l’occasion pour dénoncer le montant des 122 millions d’euros déboursés à l’occasion de la manifestation de vendredi soir et le coût total des jeux estimé à 11 milliards d’euros, montant équivalent aux jeux de Londres et inférieur à ceux de Rio (16 milliards) ou même encore des 32 milliards dépensés par Pékin en 2008 !

Il n’en demeure pas moins que la France va devoir envoyer d’ici septembre des plans à moyen terme permettant d’infléchir la dangereuse trajectoire budgétaire pour qu’ensuite la Commission européenne puisse évaluer les propositions transmises et y apporter des recommandations.

Ça s’annonce plutôt sportif si la candidate favorite au poste de Première ministre ayant remporté l’émission « The Voice » version front populaire devait appliquer son programme qui n’a pas pour objectif de respecter le pacte de stabilité, mais plutôt des hausses d’impôts à hauteur de 150 milliards à l’horizon 2027.

Cette perspective est vue d’un très mauvais œil par les marchés et pourrait impacter les entreprises à cause du phénomène de la courbe de Laffer.

Explications

En 1974, un économiste Arthur Laffer dîne à l'hôtel Washington avec un journaliste du Wall Street Journal à la demande de l’administration du président Gérald Ford en présence de Donald Rumsfeld et Dick Cheney.

Alors que l'économie américaine ne se porte pas très bien, l'état doit augmenter ses recettes d'au moins 5%, l'administration Ford veut donc augmenter les taxes de 5%, mais Donald Rumsfeld a un doute. Arthur Laffer va alors leur expliquer qu'en augmentant les taxes de 5% ils n'obtiendront pas 5% de recette en plus, car la base imposable diminuera. Il va illustrer son propos en dessinant sur la nappe une courbe que le journaliste du Wall Street Journal rendra célèbre, la courbe de Laffer.

Au tout début de la courbe l'état ne gagne rien, car le taux d'imposition est de 0, progressivement les recettes de l'état augmentent avec le taux d'imposition jusqu'à un seuil de consentement maximum accepté et payé par les citoyens.

C’est le montant maximum de revenus que peut avoir l’état, à partir de ce seuil si l'état augmente le taux d'imposition, ses recettes fiscales vont diminuer, car elles diminuent la base fiscale. Il y a 3 raisons qui expliquent cette diminution, tout d’abord une partie des agents économiques entreprises et ménages ne voient pas l'intérêt de travailler davantage considérant que leur surcroît de travail va partir en impôts. Une autre partie des agents économiques vont se mettre à travailler de manière non déclarée pour échapper à l'impôt et enfin une dernière partie, la plus entreprenante, va partir à l'étranger pour chercher une imposition plus clémente.

Cette théorie avait déjà été évoquée en 1826 par Jean-Baptiste Say qui considérait qu'un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte et qu'une diminution de l'impôt augmente les recettes du fisc démontrant que le gouvernement gagne à être modéré.

La semaine prochaine, la saison des publications de résultats se poursuivra accompagnée des réunions de la banque d’Angleterre, du Japon et des États-Unis. Bonne semaine à toutes et tous.

 

 

 - Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.

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