Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.
Rendez-vous en terre inconnue
La fin d'année boursière offre des destins bien différents des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, depuis l’élection de Donald Trump, le S&P 500 a franchi la barre des 6 000 points, affichant une progression de plus de 5 %.
Pendant ce temps, le CAC 40 perd 2 % sur la même période et pourrait passer sous le support des 7 000 points dans un contexte politique explosif. Michel Barnier présentera lundi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Celui-ci, sauf intervention divine, devrait être censuré par le Rassemblement national et les oppositions de gauche.
Face à cela, le gouvernement pourrait avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget, s’exposant ainsi à une motion de censure pour laquelle le nouveau Front populaire et le rassemblement national sont en accord, comme quoi à cœur vaillant rien n’est impossible … Du courage, il en faudra pour affronter « le monde d’après », celui où la France devra composer avec un déficit dépassant 6 %, une dette de 3 300 milliards d'euros et une charge annuelle de 50 milliards d'euros sans avoir voté aucun budget . La Cour des comptes a exprimé ses vives inquiétudes face à cette situation.
Une éventuelle motion de censure ajouterait de l’incertitude à un contexte déjà préoccupant. « Notre situation financière est dangereuse. Il est impératif de ralentir et de montrer que nous reprenons le contrôle de nos finances publiques », avertit-elle.
Les marchés ont horreur du vide
Qui prêterait de l’argent à un État dont le dernier budget équilibré remonte à 44 ans ?
À l’époque, la dette représentait seulement 20 % du PIB, contre 113 % aujourd’hui. L’incapacité de la France à présenter un plan de redressement crédible ne fait qu’aggraver la situation. L’augmentation de la prime de risque supportée par les investisseurs entraîne inévitablement une hausse de la contrepartie à payer.
Cette semaine, le croisement symbolique des courbes des taux des emprunts grecs et français n’a échappé à personne.
Cependant, faut-il pour autant se précipiter à la banque pour retirer ses avoirs et remplir ses bas de laine ? Non pour deux raisons : la première serait que nous serions orphelins de nos clients et la deuxième que la situation est loin d’être comparable à 2012 où la Grèce empruntait à plus de 20% .
Un des arguments en faveur de la résilience française réside dans sa capacité à lever des impôts. Sur ce point, la France n’a rien à envier à d’autres nations. Selon l’OCDE, elle se classe en tête des pays développés avec 46,1 % du PIB consacré aux prélèvements obligatoires.
C’est peut-être pour cette raison que Standard & Poor’s (S&P) a annoncé vendredi soir maintenir la note "AA-" de la France avec une perspective « stable »,. Selon l’agence, « la France reste une économie équilibrée, ouverte, riche et diversifiée, dotée d’un important réservoir d’épargne privée ».
New York, une valeur refuge
Dans ce contexte, les marchés se tournent vers plus de visibilité et privilégient les actions américaines, dopées par l’effet Trump et ses promesses d’allégements fiscaux pour les entreprises, ainsi que de dérégulations dans les secteurs bancaire et énergétique.
Le président américain a rassuré les marchés en début de semaine avec l’annonce de la future nomination de Scott Bessent comme secrétaire au Trésor. Cet ancien trader expérimenté spécialiste des marchés des changes et de la dette est une figure bien connue de Wall Street.
Tout en soutenant les baisses d’impôts promises par Trump, il vise à ramener le déficit budgétaire de 6 % à 3 % et se veut plus modéré sur l’application des tarifs douaniers. Bonne semaine à toutes et tous,
- Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.
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