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Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.

BILAN DES MARCHES

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2025 : God Bless America

Il est de coutume, en début d’année, de regarder dans le rétroviseur, de dresser un bilan des performances, de faire une rétrospective des événements qui ont marqué l’année passée et de juxtaposer l’ensemble de ces éléments aux prédictions des oracles.

Bien loin de prétendre à ce qualificatif, nous avions, lors de notre réunion de rentrée 2024, identifié quatre enjeux majeurs pour l'année qui s'annonçait : l'inflation, les risques géopolitiques, les élections et l'endettement public.

Je me souviens que le sujet de l'endettement avait nettement refroidi l'atmosphère dans la salle, déjà surchauffée, il faut le dire, par le précédent sujet concernant les perspectives de croissance de l'intelligence artificielle. À l'époque, l'OAT française à 10 ans se situait légèrement en deçà de 3 % (elle a pris 10 % depuis) et le déficit public était de 5,5 %, malgré l’effet boosté du PIB en valeur, lié à l’inflation.

Les perspectives économiques ne laissaient guère de doute sur le dérapage de la dette française même en anticipant un exploit de Léon Marchand durant les JO qui aurait donné un coup de fouet à la croissance comme avait pu le faire la bande à Jacquet en 1998 (+ 6% dans le trimestre qui avait suivi).

Lorsque l’on intègre qu’une hausse de 1 % du PIB entraîne une baisse du solde public d'environ 0,55 point, il aurait fallu que Teddy Riner participe à toutes les épreuves olympiques pour revenir dans les critères de Maastricht !

La suite, vous la connaissez : quatre Premiers ministres, une dissolution, une censure, pas de budget, et un CAC 40 qui a chuté de 11,63 % entre son sommet du 15/05 et le 31/12 terminant l'année en baisse de 2,15 % soit la deuxième pire performance de la zone euro après le Danemark.

L’instabilité n'explique pas à elle seule cette contre-performance, car les secteurs du luxe et de l'énergie, représentant presque un tiers de la capitalisation du CAC 40, ont souffert dans un environnement toujours plombé par la faiblesse de la consommation chinoise.

La Bourse de New York, grande gagnante

L’année 2024 a encore été un excellent cru pour les actions américaines. Le S&P 500 a progressé de 24 % et le Nasdaq de plus de 30 %, porté par ses "sept magnifiques" qui ont largement contribué à cette performance.

Le changement de paradigme avec l’émergence de l’IA permet à la première puissance économique mondiale d’afficher son ultra domination dans un secteur où elle devance de loin ses concurrents. Nvidia, la star des processeurs graphiques, a affiché un gain stratosphérique de 171 % sur l'année et fournit aujourd’hui plus de 90 % des puces utilisées par les autres géants de la tech dans le domaine de l’IA. Leur puce est tellement recherchée que le nouveau meilleur ami de Donald Trump, Elon Musk, a déclaré qu’elles "sont plus difficiles à trouver que de la drogue".

Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a annoncé l’arrivée de la nouvelle puce "Blackwell", composée de 208 milliards de transistors contre 80 pour la version précédente, les H100. La vitesse de prédiction de Blackwell est 30 fois plus rapide pour les utilisateurs de ChatGPT-4, et cela ne devrait pas s’arrêter là, car Nvidia prévoit de sortir chaque année de nouvelles puces.

2025 : Le monde de la finance attend Trump

Le phœnix Donald Trump, que l’on croyait définitivement « out » après l’invasion du Capitole par ses partisans en janvier 2021 (qu'il souhaite d’ailleurs gracier dès le premier jour de son mandat — notez cette date, car son agenda risque d’être bien chargé !), est redevenu l’homme fort de l’Amérique, pour ne pas dire de la planète.

Élu avec 77,303 millions de voix sur une campagne basée sur « America First », le futur président aura les mains libres avec le soutien de la Chambre des représentants et du Sénat. Son programme ultralibéral est jugé positivement par les gérants de fonds, avec des baisses massives d’impôts et la dérégulation du secteur bancaire et de l’IT, notamment avec l’abrogation de l’Executive Order, décret voulu par Joe Biden imposant des normes de sécurité en matière d’IA.

Cependant, plusieurs conséquences sont à anticiper dans l’application du programme de l’administration Trump. Tout d’abord, le coût exorbitant de ses mesures sur la dette : selon les estimations, plus de 7 500 milliards de dollars supplémentaires sur les dix prochaines années. Nous avions d’ailleurs placé, en 2024, l’endettement américain parmi les éléments à surveiller, avec un passif de plus de 35 000 milliards de dollars, soit plus de 120 % du PIB.

L’application des droits de douane envisagés par Trump, avec des tarifs pouvant atteindre 60 % sur les produits en provenance de Chine, ainsi que la fermeture des frontières avec le Mexique et le renvoi de centaines de milliers de clandestins, risque d’exercer des pressions inflationnistes, impactant ainsi la politique monétaire de la FED.

Jérôme Powell, dont on attendait six baisses de taux, dont une dès le premier semestre, n’a procédé à aucune baisse avant septembre, et seulement deux baisses ont suivi. Cela m’amène à une douce pensée pour un partenaire représentant une société de gestion de portefeuille immobilier, qui s’étonnait de mon scepticisme face à la prédiction pleine de certitudes quant à un rebond du marché immobilier dès 2024, qui aurait été perfusé aux baisses de taux. Douze mois plus tard, les prix des logements anciens ont baissé pour le cinquième trimestre consécutif : -3,9 % au troisième trimestre 2024, après -4,9 % au deuxième trimestre et -5,2 % au premier trimestre 2024…

La Réserve fédérale américaine a refroidi les marchés en fin d’année en prévoyant seulement deux baisses de taux en 2025, au lieu des quatre escomptées. La résilience de l’économie et les mesures inflationnistes prévues par le futur président pourraient inciter à maintenir une politique monétaire plus restrictive. Pour les marchés, le statu quo semble être prévu lors de la première réunion annuelle de la FED fin janvier.

Les investisseurs restent malgré tout optimistes pour l’année à venir, le FMI prévoyant une croissance mondiale de 3,2 %, et selon le consensus de FactSet, les analystes anticipent une progression de près de 9 % des bénéfices du CAC 40 en 2025. Aux États-Unis, les traders prévoient un S&P 500 entre 6 000 et 7 000 points cette année.

Bonne semaine à toutes et à tous.

 

 - Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.

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